~ Histoire de la rencontre Gustav/Silvia ~

 

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(lancer la musique, la mini vidéo, et lisez!  la musique est assez longue pour tenir jusqu'au bout de la lecture normalement *-*)

 

 

« Je l'aime moi, ce gosse. »

Malgré notre différence d'âge qui vous horrifie.
Malgré que personne n'ait jamais pu approuver notre histoire.
Je l'aime moi, ce gosse, je vous le dis.
Et je ne suis pas prête de le lâcher. Alors, n'insistez pas.

Il a été le premier, à accepter la dépravée que je suis. Il est le seul, avec qui je ne sois pas obligé de mentir. M'inventer une vie de fille simple et classique. Il est le seul, à connaître mon histoire dans son intégralité. Il est le seul, avec qui je veux vivre, vieillir, et mourir.
Je l'aime plus que ma vie.

Je m'appelle Silvia Luther.
Et aujourd'hui je vous le dis, je suis folle amoureuse.

Il s'appelle Gustav Foster. Il n'a que seize ans, mais il est l'homme de ma vie. Le grand amour, le cliché des contes de fées, si vous voulez, rien à branler.
Tout ça, je l'ai su à l'instant même où je l'ai aperçu, ce soir-là, dans la foule des pervers du cabaret.
Il était le seul à ne me contempler qu'avec désir, envie, et non avec perversité. Un regard doux et chaleureux, qui m'a aussitôt planté une flèche cupidonesque en plein coeur. Je ne dansais ensuite plus que pour lui. Son regard occultait ceux des autres. Je me démenais avec sensualité autour de ma pôle. Je cherchais à le subjuguer comme lui m'envoutait. Mon jeu de séduction devait fonctionner! Car moi j'étais déjà prisonnière de ses filets. On me huait, m'acclamait, me sifflait. Je recevais brusquement une boite de préservatifs à mes pieds. On venait de me la lancer d'un geste vif. Je continuais de danser malgré tout. Ce genre de comportement était monnaie courante, ici. Gustav se levait soudain. Rapidement, il se rapprochait de cet homme impoli pour lui attraper le bras et commencer à le lui tordre en lui prononçant ce que je crois être un avertissement. Je dansais après ça mieux que jamais, j'étais plus que flattée. Émue. Mon coeur battait à tout rompre. Je n'avais jamais tournoyé autour de ma pôle avec autant de grâce. Je le remerciais. Il s'était intéressé à moi. Il s'intéressait à mon sort. Il se préoccupait de moi, même. Il était respectueux. Il n'était pas comme les autres. Dans son regard, je lisais le respect. La bonté, et la quiétude. Je souhaitais que la musique sur laquelle j'étais en train de virevolter dure éternellement. Je commençais une crise d'angoisse en l'imaginant s'envoler dès la fin de mon numéro. J'élaborais alors des stratagèmes pour l'aborder à la fin de mon show. Je devais le faire. Je ne devais pas le laisser m'échapper. Mon.. Mon héros.
La musique se terminait quelques minutes plus tard. Je cavalais alors avec hâte derrière le rideau des coulisses et me pressais de rejoindre la salle principale du cabaret. Je priais qu'il soit encore sur place à mon arrivée ; et j'étais exaucée moins de deux minutes plus tard.
Je le retrouvais enfin, et me pressais dans sa direction en marchant de façon sensuelle. Son regard ne me quittait pas. Il me souriait avec toujours la même tendresse logée au fond des pupilles. J'étais aux anges. Souriait bêtement. Rougissait, même. Pour la première fois...
Je vivais là mon premier et réel coup de foudre.

Oui, moi Silvia Luther, l'experte en mensonges habiles, je suis folle amoureuse de ce jeune homme aussi ensorcelant que perturbant. Et il le sait. Et mes sentiments sont réciproques. Nous sommes un couple heureux. Depuis ce soir-là, le jour de notre première rencontre, il est à moi. Et je ne suis qu'à lui... il est ma vie, et le sera pour l'éternité. Grâce à lui, j'ai trouvé l'amour, puis une famille. Moi, l'enfant battu puis abandonné devant un foyer à sept ans. Moi, l'orpheline danseuse de cabaret qui vous fait croire qu'elle n'est qu'une étudiante comblée de parents aimants, je peux le dire avec certitude aujourd'hui, j'ai trouvé l'amour et je le garderai. Que cela plaise, ou non.

Gustav est à moi.