http://www.sciences-mag.fr/2013/10/construire-premier-vaisseau-spatial-interstellaire/

 

Un groupe de scientifiques, d’ingénieurs et d’auteurs de science-fiction se sont rassemblés à la Royal Astronomical Society pour discuter des dernières idées sur les voyages interstellaires.

 

Le voyage interstellaire en plein boom

 

L’article de The Economist rappelle le fait que la recherche en vaisseau spatial connaît une forte hausse actuellement. Il y a quelques années, il n’y avait qu’une seule organisation travaillant sur le voyage interstellaire, et aujourd’hui, il y en a au moins 5, incluant la NASA, la DARPA et plusieurs organisations privées.

 

Une réunion très prisée

 

Cette réunion s’est déroulée le 21 octobre 2013. Elle était animée par Lord Martin Rees, il y avait des conférences de James et Gregory Benford, Stephen Baxter et Ian Crawford. Les organisateurs ont aussi compile le livre Starship Century, qui inclut des fictions et des essais des conférenciers déjà mentionnés mais aussi de Stephen Hawking, Freeman Dyson, Paul Davies, Robert Zubrin, David Brin, Neal Stephenson, Joe Haldeman et Nancy Kress.

 

Des idées explosives

 

Parmi les idées discutées, il y avait la vision de Freeman Dyson et sa fusée propulsée à l’explosion nucléaire (baptisée projet Orion), et Daedalus, un vaisseau spatial inhabité conçu par la Société Interplanétaire britannique qui utiliserait une fusée à fusion pour atteindre 12% de la vitesse de la lumière, ce qui permettrait d’atteindre l’étoile de Barnard (qui se trouve à 6 années lumière), en seulement 50 ans.

 

Projets et problèmes

 

The Economist, dans son article sur cette dernière réunion, a souligné certains des projets et les immenses problèmes qui devront être réglés :

 

Le problème principal est bien sûr la distance. Pendant la guerre froide, l’Amérique a passé de nombreuses années et une grande partie de sa trésorerie (avec un maximum de 4,4% des dépenses gouvernementale en 1966) pour envoyer 24 astronautes sur la Lune et les ramener. Sur une échelle astronomique, un voyage sur la Lune n’est rien. Si la Terre (qui a un diamètre de 12 742 km) faisait la taille d’un grain de sable et qu’on le plaçait sur un bureau dans une pièce à Paris, la Lune serait un tout petit grain de sable placé à 3 cm de distance. Le Soleil serait une boule plus grosse qui se trouverait à 12 mètres dans une autre pièce. Et Alpha du centaure B serait à 3 200 km quelque part près de Volgograd en Russie.

 

Les fusées chimiques ne peuvent pas générer assez d’énergie pour traverser une telle distance en un temps suffisamment bref. Voyager 1, la sonde spatiale lancée en 1977 pour étudier le système solaire lointain a parcouru la plus longue distance pour un objet fabriqué. Une combinaison de fusée chimique et de fronde gravitationnelle autour des planètes du système solaire ont augmenté sa vélocité à 17 km/ seconde. A cette vitesse, si elle pointait dans la bonne direction, elle arriverait sur Alpha du Centaure dans plus de 75 000 ans.

 

La puissance nucléaire pourrait raccourcir ce délai. Le vaisseau propulsé aux explosions nucléaires du Dr Dyson pourrait faire le voyage en 130 ans, mais il serait impossible de ralentir une fois arrivée à destination car il faudrait doubler l’énergie nécessaire. Ainsi le vaisseau traverserait le système solaire étranger en quelques jours. Daedalus, même s’il va plus vite, passerait très vite à côté de sa cible, mais récupèrerait des données sur le chemin. Icarus, son successeur spirituel, serait capable de ralentir. Il n’y a que le projet Longshot, dirigé par la NASA, qui prévoit de s’arrêter à l’arrivée et de se mettre en orbite autour de l’étoile qui sera étudiée.

 

Les fusées nucléaires ont un autre problème. La première, elles ont tendance à être trop grosses. Daedalus pèserait 54 000 tonnes, en partie à cause du carburant qu’elle doit transporter. Ce carburant a une masse et il faut donc plus de carburant pour l’accélérer. Un problème qui devient vite hors de contrôle. Et le carburant, un isotope de l’hélium qui s’appelle 3He, n’est pas facile à obtenir. L’équipe Daedalus pense qu’on pourra en récupérer en ouvrant des mines sur Jupiter. Grâce aux humains qui auront déjà exploré le système solaire.

 

Il y a d’autres problèmes et d’autres approches, comme les voiles de Robert Forward, mais ce serait vraiment trop long pour tout aborder dans un seul article, on en reparlera plus tard c’est certain.

 

Sources

 

Starship Century

 

The Economist

 

Daedalus

 

Projet Orion