Constat (p 13)
maternelle | se mouvoir dans le livre et le monde du
livre reformuler l'intrigue d'un récit |
cycle 2 | technique qui permet l'identification des mots on cesse de s'intéresser à la saisie de l'intrigue |
cycle 3 | on fait lire et on vérifie que le texte a été compris : compréhension fine avec prise d'indices |
L'interprétation est réservée au collège |
La littérature fait rarement l'objet d'un apprentissage spécifique
On lit,
oui, mais comme un documentaire
On vérifie sa compréhension par des
questionnaires centrés sur la littéralité (sens strict du texte)
L'attention
ne prote pas sur "ce que ça raconte"
Le sens d'un texte excède toujours la somme du sens des mots qui le
composent.
Une enquête en SEGPA démontre que les élèves en difficulté croient
que pour comprendre un texte, il suffit d'identifier les mots et que le sens va
jaillir.
Or le lecteur doit pouvoir imaginer une foule de détails qui ne lui sont
pas fournis: pas de texte littéraire sans subjectivité.
- Le texte est
lacunaire volontairement (ex: roman policier p 16)
- Le texte est ambigu,
voire contradictoire
- Le texte a du jeu et le sens du jeu: quand le lecteur
ouvre un livre, il commence une partie et doit faire preuve
d'initiative.
Cette façon de concevoir la lecture (investissement, conquête) est à la
portée du jeune lecteur (p 20) mais nécessite une continuité de la maternelle au
collège; d'où l'importance capitale:
- du choix des textes.
- de
l'identification des problèmes de compréhension et d'interprétation.
• Problèmes de compréhension imputables aux élèves eux-mêmes
- d'ordre cognitif (p 24)
- d'ordre culturel
• Problèmes de compréhension programmés par le texte
- qui conduisent à
une compréhension erronée (exemple)
- qui empêchent une compréhension immédiate (p 27)
• Problèmes d'interprétation programmés par le texte
- à résoudre
antérieurement à la compréhension de l'intrigue (p 30) . Le rôle du maître n'est
ni d'orienter l'interprétation par ses questions, ni d'accepter un délire
interprétatif (ex: un loup trop gourmand)
- à résoudre postérieurement à la
compréhension (p 33)
• Problèmes d'onterprétation programmés par le lecteur
Le lecteur
problématise le texte lui-même (ex: le cas de la poule dans un loup trop
gourmand)
• Des textes pour le plaisir de lire
• Des textes résistants
•
Préparation: des relectures multiples du maître plutôt qu'un questionnaire
Expliciter progressivement la règle du jeu (droits et devoirs du lecteur)
Le texte littéraire est incomplet | Il demande un effort intellectuel pour rassembler les pièces du puzzle |
Le lecteur est un stratège | Entre méfiance et adhésion, entre pièges tendus et anticipation |
Toutes les interprétations sont à priori possibles | Mais la plus acceptable est fortement argumentée par le texte lui-même (justification, relecture) |
Lire est une activité de spéculation qui oblige à sortir momentanément du texte pour fouiller dans sa mémoire affective et culturelle | Le lecteur est à la fois archéologue et vagabond |
Le rôle principal du lecteur est celui de tisserand | Mots aux sens multiples; intertexte (avec ambiguïtés, obscurités, incomplétude); intratexte (réseau / personnages / histoires du même auteur) ; bibliothèque personnelle du lecteur (subjectivité, vécu). |
La lecture littéraire est une activité symbolique | Aller plus loin que l'émotion, opérer une traduction. |
Des connaissances sur le fonctionnement éditorial
Un texte s'inscrit dans un espace | Le format n'est pas anodin La page est un espace orienté L'illustration a une fonction narrative ou pas La typographie peut être expressive |
Un texte s'inscrit dans un ensemble d'autres textes | Il est situé à un moment précis du livre Il peut être tronqué, traduit, adapté, transposé, remodelé Il peut faire partie d'un recueil La collection peut correspondre à un genre |
Des connaissances sur l'acte d'écrire et le processus de
fictionnalisation
Le concept de l'auteur (p 56) |
Il est très flou pour les élèves, quel rapport entre l'auteur et
l'histoire ? |
L'acte d'écrire (p 56 à 62) |
Ecrire c'est toujours réécrire (citation explicite ou allusive, variation sur un thème, réécriture, parodie, ...) |
Le genre: le texte emprunte tout ou partie des caractéristiques du genre (ex: roman policier) et des sous-genres (noir, enquête criminelle, à suspense) | |
L'intertextualité: une référence à d'autres oeuvres à l'intérieur d'un texte | |
La réécriture: réappropriation / imitation / transformation; quelquefois sous forme d'hommage (ex: l'enfant Océan par rapport au Petit Poucet) | |
La parodie: transformation / déformation avec une intention ironique ou satirique (ex: Les contes à l'envers) | |
Le pastiche: imitation au plus près d'un style (plus rare en littérature jeunesse) | |
L'adaptation: reformulation / simplification pour rendre l'oeuvre accessible au plus grand nombre ou d'un lectorat adulte à un lectorat enfant (ex: Le roman de Renard) | |
La transposition: passage d'un médium à un autre (récit à BD, récit à scénario, récit au théâtre et à la mise en scène) ex : Jumanji | |
Les variantes: une même trame avec des variations propres au conteur, au contexte (ex: une centaine de variantes de "La Belle et la Bête de Jean Cocteau) | |
Les variations : point de départ unique et modifications multiples avec une dimension ludique (ex: exercices de style de Raymond Queneau) |
Des connaissances sur les stérérotypes culturels
Ex: le thème de l'avare( p66). Le lecteur opère un processus de sélection et d'élagage. Il interprète dans le sens du stéréotype. S'il est ignorant du stéréotype, il ne peut saisir ni les mobiles du personnage ni sa logique comportementale.
Des connaissances sur les mythes et les symboles
La configuration imaginaire | Le lecteur s'investit dans son identification au
personnage. Lhistoire renvoie à une terreur, une pulsion, un désir
(inférioration, abandon, dévoration) ex: Boucle d'or et les 3 ours, David et Goliath |
Le mythe | Est un récit connu de toute une communauté culturelle et
qui développe une configuration imaginaire porteuse de valeurs ex: l'engloutissement est illustré par "la baleine de Jonas" ou "le requin de Pinocchio" |
Le symbole | Est un objet matériel qui participe à la configuration
imaginaire et acquiert une sorte d'autonomie culturelle. ex: le "pouce", caractère indispensable du petit; le "mur" comme obstacle à franchir; "l'épée" comme symbole de justice dans Excalibur. |
Le motif. | Il reste à l'arrière plan, fait partie du décor
mais peut devenir une figure obsessionnelle de l'auteur ex: le miroir ou l'arbre |
Des connaissances sur les techniques narratives
Le récit chronologique, avec un seul narrateur stable, est le plus
simple.
L'art littéraire consiste à inventer des modes de narration et des
procédés techniques surprenants au service du sens
• Le narrateur a une personnalité à la 1ère personne (ou à la
3ème personne qui n'est autre que le premier qui se cache). Quel est son degré
d'implication ou de présence, son degré variable de fiabilité ?
Ex p 70:
Il va neiger, Anne Brouillard
• La construction du personnage
Synthèse: J L Despretz, CPC Landivisiau / février 2003